Monday, December 31, 2012
Wednesday, December 26, 2012
Réjean Bonenfant
Poème « irrépondable »
Inspiré par Réjean Bonenfant1
Que c’est difficile de dialoguer dans la Noirceur,2… sinon impossible !
Qualifier d’«irrépondable» le réfléchissement dur sans fioriture d’un poète
révoltévenant d’au-delà de vos frontières,
vous excuse, sans doute, vous, poètes subventionnés de l’État, de réfléchir
sur ce qui est déjà trop bien enterré dans le fond de vos méninges surprotégées,
et vous permet de continuer de jouir de votre refuge dans la grande illusion littéraire.
Si la plume est une épée, c’est seulement quand c’est dans vos mains
et ce n’est pas du tout au grand service de la poésie.
Le poète révolté reste désarmé devant vous, mais il refuse de s’en aller.
Appelez donc les flics… ou est-ce que vous l’avez déjà fait ?
Dénigrer son expérience d’être censuré devant l’apathie de la masse poète
par l’évocation de la vôtre ou de celle d’un autre d’il y a quelques années
sur ce qui est déjà trop bien enterré dans le fond de vos méninges surprotégées,
et vous permet de continuer de jouir de votre refuge dans la grande illusion littéraire.
Si la plume est une épée, c’est seulement quand c’est dans vos mains
et ce n’est pas du tout au grand service de la poésie.
Le poète révolté reste désarmé devant vous, mais il refuse de s’en aller.
Appelez donc les flics… ou est-ce que vous l’avez déjà fait ?
Dénigrer son expérience d’être censuré devant l’apathie de la masse poète
par l’évocation de la vôtre ou de celle d’un autre d’il y a quelques années
vous enlève toute trace de culpabilité d’inaction là où vous auriez dû réagir
et vous permet sans doute de prospérer dans la grande hypocrisie de la poésie
chez vous où l’ouverture est prétendue car poètes d’outre-mer sont les bienvenus—
ben, pas tous—mais n’est-ce pas en réalité qu’un grand geste superficiel ?
La Machine de la poésie existe comme formidable ennemie de la poésie rebelle,
celle qui s’engage contre la Machine elle-même
La Machine de la poésie existe comme formidable ennemie de la poésie rebelle,
celle qui s’engage contre la Machine elle-même
car cette dernière, résultat naturel de la force indomptable de la mondialisation,
sert à diminuer le pouvoir de la poésie en répandant la versification délavée,
celle pratiquée dans vos cliques de bistrots pop ou salons confortables.
Examinez tout simplement le tonnelage de poèmes produits dans votre seule ville—
une masse, pour la plupart, qui n’éclaire aucunement
car au nom de l’aveuglement bénéfique perpétué par les poètes rouages.
Sans les subsides des oligarques, vous ne posséderiez pas
vos chics recueils imprimés sur papiers pas mal chers.
Que c’est difficile de dialoguer dans la Noirceur… sinon impossible !
Deux solitudes en état de guerre, vous et le poète révolté,
Que c’est difficile de dialoguer dans la Noirceur… sinon impossible !
Deux solitudes en état de guerre, vous et le poète révolté,
et vous êtes la puissance de loin dominatrice du fait de vos amples fonds
ce qui vous permettent d’accaparer les moyens de communication littéraire
tandis que le poète révolté fait partie des derniers sauvages car sans éditeur
pour lui gonfler la tête, ni coterie de groupies pour l’assurer dans cet univers sans assurance.
S’il perd cette guerre, et c’est sans doute ce qui va arriver, serez-vous vraiment contents
dans l’enfer que vous avez préféré, là où le poète devenu showman n’a plus de voix ?
Vous secouer de votre complaisance ne semble même plus une option aujourd’hui;
après tout et en fin de compte, les poètes de fonction ne sont que des poètes fonctionnaires !
……………………………….
1Réjean Bonenfant, écrivain québécois
2La Grande Noirceur, c’est l’époque où régnait Maurice Duplessis, dictateur soft québécois
Sunday, December 16, 2012
Philip Kennicott
Notes on a Review by an Established-Order Critic
Philip Kennicott,
critic for the Washington Post, manifests a certain “normal” inability to viscerally
question and challenge. In his reportage
of the “Poetic Likeness” exhibit at the National Portrait Gallery, he notes
“many famous poets” are not included without even wondering or caring why all non-famous
poets are not included. Fame, he at
least seems to recognize though half-heartedly, does not necessarily equal
greatness (whatever that might be in the realm of poetry). But he seems incapable of realizing that not
famous can mean not necessarily bad.
Kennicott notes “celebrity poet” Maya Angelou was not included in the
exhibit, though she recited at Clinton’s 1993 inauguration. He doesn’t seem to grasp that poets invited
by presidents clearly translates into poets innocuous to presidents. He, of course, does not wonder how innocuous seems
to be a trait shared by many, if not most good or even great poets.
He notes the fellow who created the exhibit included with the photos or
paintings texts that were “deliciously
indulgent,” as if the writing were a Twinkie. And perhaps indeed that would sum up the bulk
of bourgeois poets and poet critics. Kennicott
includes a couple of lines from Gertrude Stein to back his Twinkie
observation: “Very fine is my
valentine./Very fine and very mine./Very mine is my valentine very mine and
very fine.” Well, to be fair, at least
he characterizes those lines as “typically infantile doggerel,” though mentions
that the curator Ward had said, “If I submitted that to the New Yorker I wouldn’t have to wait for
the return mail to know the response.” Apparently,
Ward does not know the New Yorker,
which would have probably eagerly published those lines, considering the fame
element. Kennicott, of course, fails to
challenge Ward with regards the bulk of New
Yorker published poetry, which seems to be representative of typical
bourgeois doggerel. Off limits: any poetry apt to question and challenge the
poetry establishment and its academically cocooned fluffy icons.
“Spoken like a poet, which
in fact Ward is,” remarks Kennicott, failing to add the qualifier bourgeois. “Publicity and poetry went hand in hand,
albeit uncomfortably,
throughout the period,” he notes, failing to underscore that such has evidently
gotten worse today, where poets of renown have websites dedicated to themselves
and more often than not totally devoid of unique thought and ideas. He also fails to underscore that the “self-mythologizing pioneered by Whitman” is no longer even necessary today, for an
entire network of mythologizing machinery exists from the Academy of Academic
(uh, American) Poets and Poetry Foundation to the Library of Congress. “Many of the names included are now fading
into obscurity, even former poets laureate Howard Nemerov and Richard
Wilbur,” notes Kennicott. Well, let us
then rejoice!
Finally, Kennicott concludes regarding the exhibit: “’Poetic Likeness’ emphasizes something essential about poetry — that it
is dynamic and ongoing, and that its
fundamental appeal is to the part of our brain that likes fine distinctions.” As I tell my students, avoid using WE and
OUR, for exceptions will always exist… thankfully. What “Poetic Likeness” sadly seems to
emphasize and seeks to push is nothing but base celebrity in the hope of
somehow keeping the mythology of the poet as inflated as possible. Wouldn’t it be far more interesting to create
an exhibit that highlighted poets who actually stood up on their hind legs to
speak rude truth against the bourgeois poetry machine that seeks to keep poetry
as a coopted intellectual diversion, as opposed to a form of written combat
against the corruption drowning the nation.
Sunday, December 9, 2012
Keli Goff
From: todslone@hotmail.com
To: assistant@keligoff.com; submissions@keligoff.com
Subject: A new Keli Goff cartoon
Date: Sun, 9 Dec 2012 11:57:19 -0500
To Keli Goff,
Check out the satirical cartoon P. Maudit just drew on you:
Check out the satirical cartoon P. Maudit just drew on you:
http://wwwtheamericandissidentorg.blogspot.com/2012/12/keli-goff.html. Please comment, though I doubt you will. Feel free to post the cartoon on your glowing egotistical website.
Sincerely...
Wednesday, December 5, 2012
Louis Hamelin
Les Néo-cons
Fuck you, yankee
—Louis Hamelin, chroniqueur du Devoir
Partisans coulissards de la
censure,
ces journalistes, artistes,
poètes,
profs et autres fonctionnaires
de la
machine mangeuse de la démocratie
diront hautement et
publiquement
non à la censure—
la face publique de leur double
gueule
l’exige ; c’est comme ça
qu’ils vivent
rangés, emmurés tranquillement
de courbettes et cérémonies.
O qu’ils encaissent mal la dure
critique,
leur faisant mouche sur
l’oignon
à court d’arguments,
qui leur provoque
un fulgurant
ad hominem d’indigné.
Ainsi, le moral de cette petite
histoire vraie
c’est qu’il vaut mieux être un maudit “yankee”
qui ose dire ses quatre vérités
qu’un hostie de cocooné
qui n’a aucun
devoir à la véracité.