Annie Broche

Lettre ouverte à une critique

Chère Annie Broche et pour tous les autres qui n’osent jamais,

Curieux ton courriel.  Bizarre, mais intéressant.    Tout d’un coup, après six ans, la haine de ta gueule vis-à-vis de moi !  Bizarre.  Je me demande, pourquoi donc ?  Qu’est-ce qui t’a incité ?  Mais tu ne me le dirais pas sans doute.

Pour tes accusations/insultes, il est sans doute impossible pour toi et tous les autres, qui n’osent jamais critiquer ouvertement (et à risque du job ou de quoique ce soit), de comprendre le modus operandi de quelqu’un comme moi qui ose.  Tout de même, j’essayerai de t’instruire… si possible.    

Tu me critiques d’être “en colère contre l'institution littéraire.”  En fait, j’ai jamais été vraiment en colère ou plein de haine contre cette institution.  Critiquer l’hypocrisie, les mensonges, l’idolâtrie, et la corruption intellectuelle n’est pas forcément signe de colère.  Au contraire, c’est plutôt signe de désir fort de s’engager (d’exposer l’hypocrisie, les mensonges, et la glorification des icônes, des établissements, les prix, etc.).  Quand il n’y a pas de critique comme, par exemple, dans le cas de la jeune poétesse de Biden, c’est plus que curieux.  C’est plutôt aberrant dans une société qui permet la liberté d’expression.  Réfléchis là-dessus si possible.  C’est pas la France de Macron icitte, c’est l’Amérique !  

Tu me demandes:  “Tu continues ta vendetta contre les groupes élitistes auxquels tu aimerais en faire partie.”   Une vendetta?  C’est un mot tout à fait aberrant pour quelqu’un comme moi qui lutte pour la justice et contre l’injustice et surtout pour la liberté d’expression et de dire ses quatre vérités tout à fait ouvertement !  En toute évidence, si je voulais vraiment faire partie des “groupes élitistes,” je ferais comme toi, vis-à-vis de tes employeurs écoliers:  de ne jamais les critiquer !  Point c’est tout.  Ainsi ton accusation est complètement sans fond.  

Ça va bien à Cape Cod.  Merci.  À propos, icitte on a des chômeurs, des sans-abris, et des ouvriers, et non pas seulement les riches partisans du Parti Démocrate.  Instruis-toi, ma chère !  

En fait, je n’ai pas besoin d’une femme pour combler mes désirs créatifs.  Cependant j’aime bien les femmes.  C’est grâce à la créativité que je ne suis jamais déprimé ni isolé émotionnellement.  Les gens comme toi qui ont besoin, qui sont “needy” comme on dit en anglais, d’un partenaire en principe ne sont pas créatifs.  

Tu me conseilles (m’insultes):  “Il faut laisser la rancune car elle va te dévorer jusqu'à temps que  tu ne puisses  plus respirer.”  En fait, je n’ai jamais eu de la rancune.  C’est grâce à mes diverses “batailles” sur les 30 dernières années (6 lustres !) que j’ai écrit beaucoup de poèmes, beaucoup d’essais, beaucoup de vignettes (BDs), ainsi que des romans et pièces.  Réfléchis là-dessus !   Moi je préfère la porte (être viré) à l’obéissance (fermer la gueule.. et l’esprit) ! 

Tu opines:  “Ta lutte ne mène à rien sauf d'assurer ton confort de savoir que tu proclames ton point de vue mais sans trajectoire.”  En fait, toute lutte ne mène nulle part.  La mort, c’est la mort.  Trajectoire dans quel sens ?  Trajectoire dans les “groupes élitistes” ?  Trajectoire dans l’emploi permanent ?  Non.  Plutôt trajectoire dans la créativité continue.  La créativité ne doit pas être faite pour gagner de l’argent et de la recognition (par les “groupes élitistes”).  La créativité surtout doit être faite pour la créativité et pour la liberté d’expression.  Je me demande si toi t’es maintenant gauchiste fasciste contre cette liberté comme tant de gauchistes d’aujourd’hui.  Si oui, je comprends donc encore mieux ton opinion vis-à-vis de moi.

Enfin, tout ce que j’ai essayé à propos de toi après ton marriage, c’était d’établir de l’amitié.  Mais pour toi, une telle pensée/action est défendue du fait que t’es devenue propriété privée d’un autre mec.  C’est pas pantoute la liberté ça, ma chère !  Tu m’as demandé :  Comment ça va ?  Alors, moi, je te demande:  comment ça va ?